Rassemblant 20 enseignants-chercheurs de Nantes Université, de l’Université d’Angers et de l’ESSCA, le Centre d’excellence Jean Monnet UniPaix a l’ambition de remettre les études sur la paix, un champ de recherche peu développé au sein des universités françaises, au cœur des études européennes, par des travaux interdisciplinaires en histoire contemporaine, droit international, droit européen, science politique et civilisations dans trois domaines d’études :
- Penser la paix : la paix comme valeur fondamentale de l’Union Européenne menacée et questionnée
- Maintenir la paix : Les politiques européennes de défense et de maintien de la paix
- Les acteurs de la paix : les cultures de paix, l’éducation à la paix, les mobilisations et les engagements pour la paix.
L’Union européenne se caractérise comme un espace plurinational de paix durable depuis plus de soixante ans. Mais les crises qui ont frappé l’Europe depuis 2005 ont fortement déstabilisé l’Union et ses États membres, accentuant les différences et provoquant des interrogations sur le sens de l’unification, en remettant en cause notamment les valeurs sur lesquelles reposent le projet commun. La nécessité d’établir une paix durable au sein de l’Union, admise par tous au lendemain des traumatismes des deux guerres mondiales, semble ne plus mobiliser les opinions publiques. Aux yeux des Européens, la paix est – à tort ou à raison – un acquis, et non un horizon à atteindre. Pourtant, si les armes se sont tues entre les États membres et au sein des États eux-mêmes, l’histoire montre qu’il n’y a de paix perpétuelle possible que lorsqu’elle est opiniâtrement préservée. La paix est un élément essentiel du maintien du bien-être individuel et collectif des Européens, qui ne doit pas seulement être vu en termes de santé ou de bonheur, mais aussi comme une approche globale de la sécurité aux niveaux individuel, local, national, européen et mondial visant à faciliter l’épanouissement humain. La paix reste la garantie première d’un vivre-ensemble fragilisé depuis trente ans par les conséquences sociales de la mondialisation, la montée des nationalismes, la remise en cause de l’état de droit, les nouvelles menaces extérieures et les nouvelles formes de conflictualité. Le retour de la guerre interétatique en Europe avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 démontre les difficultés de l’UE à s’insérer dans la gestion des grandes crises internationales et à défendre la paix sur le continent. L’Union européenne est toujours à la recherche de sa souveraineté, d’une crédibilité et d’une force dissuasive dans un système international instable et conflictuel.
Dans ce contexte, comment la paix peut-elle toujours être préservée comme une valeur fondamentale sur laquelle repose l’Union ? Comment les Européens peuvent-ils être des acteurs et des promoteurs de la paix dans le monde ? L’Union européenne peut-elle défendre la paix sans les arguments dissuasifs d’une grande puissance à l’heure du retour des politiques de force sur la scène internationale ? Le concept de la paix interroge les fondements du projet européen, l’avenir du processus d’unification -encore partiel- et des sociétés européennes dans leur ensemble, mais aussi les politiques menées par l’Union européenne, à l’intérieur comme à l’extérieur du continent. L’Union doit réinvestir l’idée de paix dans toutes ses dimensions.
Le CEJM UniPaix prévoit également un important travail de valorisation des résultats de ses recherches sur l’Europe et la paix, et d’en assurer la dissémination des connaissances auprès du grand public. Une partie des communications seront accessibles via le site du CEJM, sur les médias sociaux ou encore dans le cadre d’une collaboration ponctuelle sur la plateforme YouTube. Outre l’évènementiel, le Centre a également vocation à développer des programmes de formations innovantes et interdisciplinaires favorisant l’internationalisation. Parmi elles, le Master Paix, Négociations Internationales et Diplomatie (DIPLO) est d’ores et déjà accessible dans l’offre de formation de Nantes Université.
Enfin, les analyses formulées au cours des manifestations scientifiques telles que les colloques ou les séminaires, mais également les dialogues organisés avec la société civile lors de débats publics seront partagés avec les acteurs politiques et institutionnels régionaux, nationaux et européens, afin que ces réflexions bénéficient directement aux populations européennes.