Dans le cadre du projet de recherche ARRECO, Carole Billet (DCS, Université de Nantes), Estelle D’Halluin (CENS, Université de Nantes) et Bérangère Taxil (CJB, Université d’Angers) organisent le 3 avril 2020 un colloque à l’Université de Nantes.
L’accueil des demandeurs d’asile sur le territoire des États membres de l’Union fait l’objet d’une harmonisation progressive par le droit de l’Union européenne. La directive 2003/9/CE a établi pour la première fois des normes minimales pour l’accueil des personnes demandant la protection internationale, puis, la directive 2013/33/UE a renforcé l’harmonisation de ces normes, et enfin un nouveau texte a été proposé en 2016, visant une refonte des règles applicables même si celui-ci n’a pas encore été adopté par le législateur européen. Ces textes visent à mettre en place un statut protecteur des demandeurs d’asile, applicable dans les États membres de l’Union européenne, une fois la personne arrivée sur leur territoire. En revanche, les difficultés demeurent nombreuses pour les personnes en quête de protection internationale, qui se voient de plus en plus bloquées aux portes de l’Europe. Si cette logique d’externalisation n’est pas nouvelle, et qu’elle s’intègre avec l’« approche globale des migrations » prônée par l’Union européenne depuis 2005, elle s’est toutefois très nettement renforcée depuis 2015. La « crise migratoire » des années 2015-2016 a en effet exacerbé les tensions entre États membres, révélé le manque de solidarité entre ceux-ci et entraîné une logique de repli qui perdure depuis. De nombreux dispositifs sont développés au niveau européen : ils visent à mieux encadrer les trajectoires des demandeurs d’asile avant leur arrivée sur le territoire de l’Union, et surtout à repousser l’accueil au-delà de ses frontières. Ce colloque entend précisément analyser ces mécanismes opérationnels visant à organiser l’accueil des demandeurs d’asile « aux portes de l’Europe », soit dans les États tiers.
Trois axes d’études seront développés concernant :
- les cadres établis pour développer la coopération opérationnelle entre l’Union européenne et les États tiers
- l’organisation opérationnelle des voies légales permettant aux personnes en demande de protection internationale d’accéder au territoire de l’UE à partir des États tiers,
- le soutien de l’Union européenne à l’organisation opérationnelle de l’accueil des personnes en demande de protection internationale dans les États tiers.
Il s’agira de croiser les analyses des juristes et des spécialistes d’autres disciplines (historiens, géographes, économistes, politistes et sociologues).
Les propositions de communication sont à adresser au plus tard le 29 novembre 2019.