Lorraine Stravens, doctorante au Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique (CRHIA) sur le sujet » L’émergence des gouvernements locaux et régionaux dans les politiques nationales et européennes d’aide au développement depuis 1980″, a affectué un séjour en Belgique du 1er octobre au 27 décembre 2019.
« Pouvez-vous décrire votre mobilité en quelques phrases ? Que vous a apporté le séjour effectué à l’étranger pour votre thèse ?
Ma mobilité fut dans le cadre de ma co-direction de thèse entre l’Institut de sciences politiques Louvain-Europe (Belgique) et le Centre de recherches en histoire internationale et Atlantique (France). Ayant un suivi principal en histoire des relations internationales auprès du Professeur Michel Catala à l’Université de Nantes, il a été convenu que j’effectuerais un séjour annuel de 3 mois au sein de mon laboratoire belge sous le suivi de mon co-directeur spécialisé en science politique.
Cette mobilité était, entre autres, l’occasion pour moi de nouer des liens avec mes collègues belges, surtout dans une structure où les doctorants de disciplines diverses se côtoient, à l’image de la Maison des sciences de l’Homme où je suis habituellement basée à Nantes. Cette première mobilité m’a apporté plusieurs regards et perspectives différents sur mon travail. La richesse des échanges avec les collègues spécialisés en science politique, en relations internationales, et en sociologie m’a tout autant apporté que le contact constant avec mon co-directeur de thèse.
« Comment avez-vous préparé votre séjour en amont ? Est-ce que vous conseilleriez à vos collègues d’effectuer un séjour à l’étranger ? Quelles seraient vos recommandations ?
D’un point de vue académique, nous avions convenu d’un programme de travail avec mon co-directeur. L’élaboration d’un programme du séjour de recherche est par ailleurs attendue pour les doctorants souhaitant une assistance financière à la mobilité de la part d’Alliance Europa. Pour les doctorants ayant du terrain (enquêtes à effectuer ou des archives à consulter), convenez de rendez-vous des semaines, voire des mois, avant votre départ afin d’être les plus efficaces possibles, tout particulièrement pour les séjours de courtes durées.
D’un point de vue administratif, les démarches, en temps et en heure, j’ajouterais même, faites en bonne et due forme, sont primordiales. Bien anticiper les coûts sur place permet de formuler des demandes d’assistance financières calquées sur des besoins réels qui devront faire l’objectif de justification par la suite. Pour la majorité des doctorants, nous sommes amenés à avancer les frais pour les séjours scientifiques, les laboratoires effectuant un remboursement par la suite. Il est important de comprendre la nature des frais remboursés, les conditions de leurs remboursements et les délais avant d’effectuer les dépenses. Je leur conseille par ailleurs, de prendre en compte les frais de gestion qui seront susceptibles d’être ajoutés aux frais de transport dès lors que vos laboratoires sont dans l’obligation de faire appel à un prestataire imposé par la procédure. Ces montants seront à votre charge donc, il faut bien les considérer comme des frais au même titre que les autres pôles de dépenses tels que les abonnements de transport en commun sur place, ou encore, l’alimentation. Enfin, se renseigner au mieux sur les conditions d’accueil est également essentiel car les doctorants en co-direction – n’étant pas des étudiants de l’Université d’accueil contrairement aux doctorants en cotutelle – peuvent se retrouver limités dans les ressources mises à leur disposition. En avoir conscience au préalable permettra, dans les situations autorisées, de faire des demandes d’autorisation exceptionnelle ou dérogatoire avant l’arrivée.
Malgré les démarches à anticiper, je recommande aux camarades doctorants de saisir les opportunités de mobilités. Le changement de cadre scientifique et académique, l’accès aux nouvelles bases de données et aux sources de différentes structures, ainsi que les échanges informels entre collègues seront d’une richesse inestimable.
« Prévoyez-vous d’effectuer d’autres séjours de recherche en Belgique ou dans d’autres pays à l’avenir ?
Mon séjour étant annuel, je retournerais en Belgique l’année prochaine. Néanmoins, j’espère pouvoir effectuer un séjour à l’Université de Cardiff avant la fin de l’année 2020 afin de travailler auprès de certains experts de mon sujet axé sur la gouvernance locale et internationale.
« Que retenez-vous de Bruxelles/ la Belgique ?
L’accès aux institutions européennes et aux sujets de terrain est grandement facilité par la proximité géographique en Belgique. C’est une réelle opportunité de pouvoir y passer au moins trois mois de l’année, mes travaux ayant grandement avancé grâce aux entretiens avec les praticiens et acteurs de l’action extérieure de l’UE. En ce qui concerne les relations humaines, je retiens la chaleur et l’accueil des belges toujours disponibles pour indiquer le chemin aux inconnu(e)s légèrement perdu(e)s.