Voyage d’études à Bruxelles – Février 2022

Les étudiants du Master 2 en Sciences Politiques de l’Europe ont organisé un voyage académique à Bruxelles du 28 février au 5 mars 2022.

 

Les étudiants du Master 2 en Sciences Politiques de l’Europe se sont rendus, comme chaque année – avec le soutien de la Chaire TEN Europa, du RFI Alliance Europa et de la Faculté de droit et sciences politiques, à Bruxelles du 28 février au 5 mars 2022. Voici le récit de voyage de Axel Guihard, étudiant co-organisateur du séjour pour ses camarades.

De Nantes à Bruxelles: questions autour de l’espace européen de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la Jeunesse

Les étudiants du Master II en Sciences Politiques de l’Europe de Nantes Université ont organisé un séjour croisant pédagogie et recherche autour des questions de l’Éducation et de la Jeunesse à Bruxelles, du 28 février au 5 mars 2022. Ils y ont rencontré des acteurs de la vie politique européenne, tout en arpentant la ville ainsi que ses lieux institutionnels et culturels principaux. Se confronter, dans les grandes lignes, au fonctionnement interne de l’UE, leur aura été aussi bénéfique qu’instructif. 

Découvrir les lieux

Le départ de Nantes, malgré son horaire proche de celui de l’aube, s’est bien déroulé. Tout le monde était présent, hormis un léger retard d’un des participants, ayant failli rester sur le quai de la Venise de l’Ouest, provoquant aussi sur le coup quelques tensions pour une partie du groupe de voyageurs, d’autant plus qu’il détenait une partie des billets. C’est ensuite dans le confort, le silence et l’impatience, que les sciences-politistes nantais se sont rendus dans la capitale Belge grâce à une ligne directe Nantes-Bruxelles. 

L’arrivée sur le site d’hébergement n’a pas été longue de trajet une fois sur place. L’Hôtel était situé à moins de dix minutes de trajet à pied de la gare du midi. Une fois installés, les affaires déposées et les plans pour cette première après-midi pensés, c’est tout naturellement que les étudiants se sont rendus dans le centre-ville, à pied, pour découvrir les frites Belges. Sans concurrence induite par notre opinion avec celles qui viennent de France, tout en terminant leur repas avec une gaufre plus garnie qu’aucune autre. Ce premier repas à été une première bonne découverte de la capitale de nos proches voisins à l’accent notable. 

Ce qui a marqué nos étudiants nantais en premier lieu, ce sont les différents choix architecturaux pouvant être soulignés entre les différents quartiers, pourtant séparés de quelques centaines de mètres les uns des autres. Non loin du cœur de la ville, ils ont pu se rendre assez rapidement dans le centre pour y découvrir sa Grand-place. De l’enseigne des éditions du Lombard aux fresques et atypismes décoratifs trouvés durant ces premiers déplacements, que l’on ne saurait cesser de vouloir chercher par la suite, ce sont bien elles qui, pour certaines illustrant un héros de BD bien connu des Français, Tintin, ont aussi permis aux nantais de découvrir l’attachement de Bruxelles à sa culture. Faire le choix d’une politique de ville haute en culture, visant à contrevenir à la sur-présence d’affichages publicitaires, a su confirmer leur étonnement et enthousiasme initial ! Pendant cette escapade où la météo était plus que clémente, il était également question pour eux de visiter quelques autres lieux comme les galeries royales Saint-Hubert, le Parc de Bruxelles ou encore quelques rues et ruelles bien connues pour leurs sculptures et statues telles que le Manneken-Pis à l'angle des rues de l'étuve et du chêne, ou encore L’envol, une représentation en bronze de Jacques Brel, place de la vieille Halle aux blés. En conséquence de quoi, les yeux de provinciaux français ont pu s’inspirer d’autant plus de ces différences, et représentations d’époques différentes, que leurs jambes n’aient pu réussir à les tenir éveillés et en activité malgré les restes de leur sentiment de fatigue accumulée depuis le matin. Cela leur a permis de dresser un premier constat: Bruxelles est une ville à taille humaine, riche de diversité et plus qu’agréable de visite touristique.

 Avant d’entrer dans le vif du sujet

Le second jour de voyage a inauguré leur première confrontation aux institutions européennes. D’énormes bâtiments leur ont fait face, arborant drapeaux et symboles qu’ils connaissaient pourtant bien, mais seulement au travers d’images et de photographies au principal. Au début de ce programme, c’était le Parlement européen qui les attendait ! Bien que la visite ait dû être écourtée à raison de la tenue d’une session extraordinaire au sujet du conflit Russo-ukrainien, c’était pour eux autant l’occasion de se confronter aux galeries du bâtiment que de mettre leurs savoirs à l’épreuve par des questionnements sur son histoire propre. L’accompagnement audio-vidéo qui les accompagnait était d’une bonne qualité, et leur a permis d’être guidés et intéressés à proportion de ce que chacun souhaitait traiter et questionner principalement, sous formes de modules-point d’étapes, afférents aux différents lieux et places du bâtiment. Une visite aussi autonome que pédagogique donc, à l’issue de laquelle les jeunes sciences politistes ont pu immortaliser un moment: leur promotion 2021-2022, face à l’hémicycle. L’après-midi, après avoir croisé le cortège de manifestants pour la pride, ou marche des fiertés, ils se sont rendus à la Maison de l’Histoire européenne en traversant, comme toujours, rues et parcs bruxellois avec autant de candeur que de plaisir. Ce fut une autre belle découverte. 

Pour les passionnés d’Histoire, c’est un incontournable. De l’Antiquité à nos jours, l’histoire de l’Europe et de l’UE y sont représentées. Dans un ensemble scénographique plus que complet, nous permettant de nous plonger avec envie dans les événements retenus pour le parcours proposé, l’Europe et l’Union Européenne leur ont été dépeintes, via les bouleversements, crises et avancées auxquelles elles ont dû se confronter toutes deux au fil des siècles ! Avoir l’esprit clair permet également de mieux retenir le nombre d’informations transmises. Cette expérience ne saurait être vécue pleinement en moins de deux heures et demie.

En termes d’éducation et d’apprentissage, principalement pour la jeunesse, c’est un lieu qui ne rougirait presque pas face à certains enseignements dispensés dans un établissement scolaire français, voire universitaire ! Le soir, avant de devoir rentrer, c’est une députée européenne qu’ils ont eu le plaisir de pouvoir rencontrer. Salima Yenbou, ancienne député des Verts/ALE, désormais rattachée au groupe Renew, leur a accordé un temps d’échange au sein de l’Université Saint-Louis, qui les a d’ailleurs accueilli aimablement, à plusieurs reprises. Ce temps était autant réservé pour échanger sur des questions éducatives et de jeunesse, au sujet de l’année européenne de la jeunesse notamment - annoncée suite à la pandémie de COVID- ; que sur une digression qui leur a été offerte par la députée et l'enchaînement des questions, au sujet de la défense européenne et de l’Ukraine. Pour une entrée en matière, le premier jour aura été riche d’apprentissages. 

Les rencontres effectuées au sein d’un des bâtiments du centre décisionnel, la Commission européenne, dès l’aube du second jour, ont été tout autant instructives, voire davantage ! Les acteurs rencontrés par nos jeunes nantais ont réussi à leur faire comprendre ce qu’était la réalité bruxelloise avec panache, notamment au regard des apports d’un tel secteur d’activité professionnelle où les cultures des différents États-membres pouvaient se croiser au quotidien. L’esprit européen encensait aussi bien les apparences que les dialogues et termes employés avec pertinence. Hors de la théorie de leurs enseignements universitaires, il leur a donc été alors possible de pouvoir questionner plusieurs responsables à charge du programme qui les intéressait directement. Le programme d’éducation porté par la Commission européenne s’est révélé être, durant ce jour, plus que porteur d’avenir, ainsi qu’une nouvelle source d’engagement à long terme pour elle. A titre de rappel pour Mme Von der Leyen il était question de se positionner sur cet enjeu, en ce que: “nous ne pouvons pas parvenir à construire une Europe inclusive, verte et numérique sans offrir à chaque jeune une éducation de qualité. L’espace européen de l’Éducation est la réponse à cet appel”. Cumulées aux rencontres de l’après-midi, une rencontre avec la chargée de mission en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche, sous mandat de représentation de la Région Pays de la Loire à Bruxelles, Anna GRIMAULT, ces échanges tenus lors de la deuxième sortie étudiante à Bruxelles leur aura confirmé le sentiment de véritable volonté de suivi de cette ambition initiale, portée par une variété d'acteurs. Reste à savoir quelles tensions politiques cette question d’une hypothétique compétence de Bruxelles en matière d’éducation pourrait soulever, en profondeur, au sein de chacun des États-membres. L’Europe doit être semble t-il rencontrée pour être comprise ! 

Dans les deux dernières rencontres qui se sont tenues entre étudiants et représentants de l’UE, vient en premier lieu celle qui fut tenue, une fois de plus grâce à l’accueil de l’Université Saint-Louis, avec Monsieur Thomas BRANDTNER, conseiller DG Concurrence, Industrie, Recherche et Espace, du secrétariat général du Conseil de l’Union Européenne. Cet échange fut moins axé sur les politiques d’enseignement supérieur ou d’éducation en elles-mêmes, que sur les politiques budgétaires de l’UE en lien avec l'ESR. Toutefois très intéressant, il a permis à notre cohorte de jeunes chercheurs de creuser davantage la question des moyens laissés à la disposition de l’UE pour, justement, mettre en place des programmes tels que, si l’on en faisait le lien direct sur le moment, le programme ERASMUS+. L’Union Européenne ne dispose pas encore, et totalement, d’un budget propre -même si des apparentés ont pu voir le jour depuis le COVID ou dans les projections souhaitées-, pour autant, cette machinerie politique et institutionnelle est d’autant plus passionnante que complexe. L’idée que l’on peut se faire caricaturalement de l’Europe est indubitablement faussée par sa réalité interne, ou de proximité. C’est une bulle politique, économique et sociale, qui ne demande qu'à éclater -dans le bon sens- pour faire valoir autant ses compétences que ses possibilités d’action concrète pour notre modernité et nos sociétés telles que cette première se dessine via une trajectoire atypique dans l’histoire, et ce depuis plusieurs années. 

Pleinement politique en puissance ou non, en questionnant l’UE dans sa réalité concrète et en un séjour - là n’est d’ailleurs pas une réponse qui peut être donnée en seulement quelques lignes-, sur la question de l’espace européen de l’Éducation et de ces quelques rencontres, les Nantais ont au moins pu comprendre que c’est non pas face à une géante incomprise que nous nous sommes confrontés, mais à une opportunité d’avenir aux grands desseins qui ne demande qu'à dépasser ses carences pour s’affirmer encore et davantage sur le temps long. 

Et de revenir dans la cité des ducs de Bretagne

Le retour en France a eu lieu le samedi en fin de matinée. Tous les étudiants étaient ravis d’avoir pu participer à ce séjour qui, financé à l’aide de l’Institut d’études européennes et globales Alliance Europa, de l’aide de l’UFR Droit et Sciences Politiques de Nantes Université, de la Chaire Jean Monnet Télos Ethos Nomos Europa, ainsi que de la contribution des étudiants volontaires du master SPE 2021-2022, n’aurait pas pu voir le jour. C’est une expérience riche d’apprentissage, de rencontres et de découvertes qui aura également permis à la promotion du Master, qui était une promotion “COVID”, de pouvoir se rencontrer et de créer de nouveaux liens, qui n’avaient pas pu forcément voir le jour en ces temps de pandémie. Nous pouvons également dire, qu’elle est une franche réussite, qui est venue s’inscrire aussi bien dans le cadre d’un temps universitaire et d’études à même de pouvoir compléter une formation riche de théorie par un aspect pratique et de confrontation au réel, sur des sujets aussi passionnant qu’intéressant pour tout intéressé qui s’y est joint; que dans le cadre d’un temps de réflexion concrète pour nos avenirs personnels et pour nos relations interpersonnelles.

GUIHARD Axel, M2 Sciences Politiques de l’Europe (2021-2022)