Les étudiants du Master 2 en Sciences Politiques de l’Europe ont organisé un voyage académique à Bruxelles du 17 au 22 février 2020.
Les étudiants du Master 2 en Sciences Politiques de l’Europe se sont rendus à Bruxelles du 17 au 22 février 2020 pour rencontrer des acteurs travaillant à Bruxelles sur le dossier du « Cadre financier pluriannuel » de l’Union, visiter les institutions européennes et comprendre le fonctionnement des institutions européennes et des groupes d’intérêt autour des questions financières.
Le voyage en récit...
"Un voyage idéal...
Après un voyage grâce à la nouvelle ligne directe Nantes-Bruxelles, et quelques désagréments pratiques (période de grèves oblige), c'est autour de midi et demi que notre groupe d'une douzaine d'étudiants du Master 2 Science politique de l'Europe de l'Université de Nantes arrive en gare de Bruxelles-Midi, lundi 17 février.
Une ville à taille humaine...
Tout proche de cette gare (seulement 5 minutes à pieds), l'hôtel où nous avons passé le séjour se situe au nord d'Anderlecht, à la limite sud de Bruxelles. Heureusement, nous avons découvert que Bruxelles était une ville à taille humaine, et à portée de jambe. Nous avons donc pu nous rendre vers le centre ville en 30 min à pied, en remontant l'avenue de Stalingrad puis rue du Midi après la place Rouppe. Nous avons pu alors visiter la Grand-place et ses magnifiques maisons de corporation du XVIIe siècle, avec leurs statues et détails en or, entourant l'Hôtel de ville. Après un passage par les Galeries Royales Saint Hubert, nous avons profité d'être dans le pays de la gaufre pour déguster ces merveilles sucrées accompagnées d'un café bien chaud pour nous réchauffer face au vent glacial de l'hiver encore bien présent dans la ville. Puis, nous nous sommes rendus à la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule, où l'on a pu voir la chaire baroque datant du XVIIe siècle représentant Adam et Ève chassés du jardin d’Éden, ou encore l'orgue à 63 jeux dans toute sa grandeur. Pour finir la journée, nous avons opté pour un petit détour vers le parc de Bruxelles, qui nous séparait du quartier européen.
Le cœur de l'Union européenne...
C'est justement le lendemain que nous nous rendions dans le quartier, à l'aide du métro cette fois, pour visiter le Musée de l'histoire européenne, retraçant l'histoire de l'Europe sur six étages d'exposition permanente, depuis l'antiquité et la définition de ses contours par les cartes, jusqu'à la construction européenne et ses pères fondateurs au XXe siècle, en passant pas l'époque des puissances industrielles et coloniales le siècle précédent et celles des guerres mondiales. Un musée difficile à visiter en moins de 2 heures tant il a de choses à raconter, mais qui laisse comprendre aussi bien l'empreinte que le Parlement européen (PE) souhaite laisser dans la définition des valeurs européennes, mais aussi les débats historiques entre ses différentes positions. Nous visitions d'ailleurs l'après-midi même le Parlement européen, où plus précisément nous avons assisté quelques dizaines de minutes à la séance parlementaire dans son hémicycle, ce après une demi-heure de présentation du Parlement par une fonctionnaire européenne espagnole. Une présentation qui s'est vite transformée en discussion passionnante sur les effets du Brexit partout en Europe depuis les deux semaines qui nous séparaient de la fin janvier et de son application.
Le jour suivant, c'est de l'autre côté de la partie touristique que nous avons visité le Parlement, côté professionnel, grâce à l'assistant parlementaire de Valérie Hayer, eurodéputée Renew et membre de la commission budget du PE. Avec un tour des infrastructures complet, nous avons pu prendre toute la mesure de l'effervescence du travail parlementaire, suscitant inévitablement des contacts avec les médias et les lobbyistes. C'est avec beaucoup d'intérêt que nous échangions avec lui sur les détails du quotidien de l'institution, sur la structure et les services accessibles aux élus. Sans rentrer dans la partie bureaux, nous avons tout de même pu prendre connaissance des lieux principaux de passages et d'échanges, jusqu'à retrouver les gradins de l'hémicycle, alors en pleine intervention du commissaire européen aux affaires économiques et monétaires Paolo Gentiloni. L'heure suivante, c'est la députée même qui nous recevait dans une salle de réunion pour aborder, d'abord sur un ton officiel, ses tâches parlementaires et son attachement territorial (A la circonscription Grand Ouest), puis dans un véritable échange, sur son travail à la commission budget et les enjeux actuels du débat sur le Cadre financier pluriannuel (CFP), actualité brûlante. Le temps étant compté et le travail parlementaire toujours actif, nous n'avons pas pu profiter d'une heure entière avec elle, mais son accessibilité et l'intérêt commun pour l'actualité européenne nous a permis de poursuivre un temps encore la conversation dans les immenses couloirs que le bâtiment présente..
Une place pour le local...
C'est le jeudi 20 février que nous avions rendez-vous pour une présentation du Comité des Régions (CdR), suivi par le Comité économique et social européen (CESE). A la première, nous avons eu affaire à un élu, Jordi Harrison, secrétaire général du groupe PSE au CdR, et qui nous a, avec sa très riche expérience, présenté les contours et les enjeux de l'action du CdR, vis-à-vis de la construction européenne, de ses rapports avec les institutions (PE, Commission européenne, Conseil européen et Conseil de l'Union européenne), et des territoires européens. A la seconde, nous avons rencontré David Gippini Fournier, attaché de presse du CESE (donc fonctionnaire européen, lui) qui nous a présenté l'organisme, les évolutions récentes et le compte-rendu sommaire de ses activités. Point particulièrement intéressant pour nous qui sommes étudiants en fin de cursus universitaire, David Gippini Fournier nous a proposé une présentation rapide et concise des différents stages possibles auprès de l'Union européenne (institutions et organismes) et comment y candidater. Ce geste, complètement dénué d'intérêt de sa part, a paru d'une profonde bienveillance puisque le document transmis plus tard réuni tous les liens vers les sites où postuler. De ces deux présentations dans le même lieu, même pièce, une remarque s'est faite à nous quant à la mutualisation de l'infrastructure pour les deux comités, et une question quant à l'ampleur de cette mutualisation dans le travail quotidien, entre ses employés. Il s'agit bel et bien de deux comités distincts et indépendants, pourtant on ne peut ignorer la question des moyens alloués à ces organismes par les institutions européennes, d'autant plus en cette période de négociation toujours aussi complexe pour la définition du CFP.
Et un bref aperçu du centre décisionnel...
Enfin, notre dernier jour à Bruxelles s'est résumé à une unique rencontre au sein de la Commission européenne à défaut de pouvoir visiter le bâtiment d'en face, le Justus Lipsius, siège de Conseil européen, où une sommet clef autour, justement, du cadre financier, a malheureusement entraîné l'annulation de notre visite. C'est donc, à la Commission, avec un membre de cabinet du Vice-président exécutif à l'économie, Vladis Dombrovskis, que nous avons pu discuter, certes un temps assez court, mais riche, de la complexité de la formation d'une nouvelle Commission, de quelques enjeux diplomatiques, des relations humaines etc.. La rencontre nous a permis de mieux cerner le fonctionnement d'une partie de la Commission, ainsi que la diversité de parcours professionnelle menant à ses arcanes.
Retour en France...
Le départ de la capitale belge a eu lieu pour le groupe le lendemain, le samedi 22 février, après un dernier tour dans l'une des inévitables et gourmandes baraques à frites du pays.
Bilan d'une expérience riche...
Cette riche expérience est somme toute une réussite pour notre formation. Elle nous a permis d'apprendre à mieux connaître les institutions décryptées dans nos cours, les liens et les relations entre acteurs européens mis en évidence par la sociologie politique ou encore, les enjeux du projet européen au cœur de nos cours de théorie politique.
Elle illustre par l'expérience propre et personnelle l'acquisition d'une spécificité européenne, d'une construction multilatérale, d'une union par la raison. Et nous devons cette expérience aussi bien à la faculté de droit et science politique de l'Université de Nantes qu'à la Chaire Jean Monnet (TEN) de l'Europe, nous octroyant les moyens financiers de ce voyage, comme l'assistance technique et organisationnelle dans son élaboration. Un grand merci à leurs équipes ! "
Corentin Delsard, M2 Science politique de l'Europe (2019-2020)