Marie Lezowski, chercheuse à l’Université d’Angers en histoire moderne, bénéficie d’un soutien de l’Institut d’études européennes et globales Alliance Europa pour son projet de 2017 à 2021.
Hypothèse générale du projet de recherche. Du trésor figé aux circulations mondiales : l’objet religieux revisité
Quand l’Europe est sommée de répondre au défi des extrémismes religieux, l’histoire apporte un éclairage nécessaire sur la très grande mobilité des identités confessionnelles dans les siècles passés. Un indice majeur de cette mobilité est l’ample trafic d’objets religieux, qui a lieu au sein de l’Europe, mais aussi entre l’Europe et Nouveau Monde : cette « économie des dévotions » (A. Burkardt), champ neuf de l’histoire mondiale de l’Europe moderne, reste encore largement à explorer.
Intégrant les objets d’église et les petits objets mobiles dits « de dévotion », ce projet a pour enjeu principal de comprendre les mécanismes (spirituels, sociaux et juridiques) de mise en circulation des objets de la foi chrétienne, qui viennent réfuter toute conception arrêtée des frontières d’Europe. Quels sont les acteurs privilégiés de ces circulations, et pour quelles répercussions à leur point de provenance et d’arrivée ?
Deux approches complémentaires : la mobilité et le vol sacrilège
– L’objet religieux sur les routes : s’identifier dans la mobilité : 1/ Explorer les expériences de la mobilité 2/ Suivre la perpétuelle expansion de l’Europe moderne, en direction du Nouveau Monde et du Levant
– L’objet sacré à l’épreuve du « vol sacrilège »
Activités envisagées
- Le socle de cette recherche est l’étude de l’ample circulation des objets religieux autour de Milan, terrain de choix pour observer les flux mondiaux d’objets religieux autour de l’Europe moderne. Deux pistes privilégiées dans l’étude portent sur les échanges de Milan avec les Indes occidentales (par exemple la province du Paraguay) et avec le Levant (la Terre Sainte et l’actuelle Syrie).
Séjours à Milan prévus pour l’exploitation des sources ciblées pour chaque dépôt d’archives (le premier au printemps 2017) - Organisation d’un colloque pluridisciplinaire à l’automne 2018