L’élection présidentielle française est suivie avec grand intérêt à travers le monde. Jeudi 14 avril 2017, l’émission « World Insight » de la CGTN (China Global Television Network) a diffusé un débat en direct sur le sprint final des quatre candidats qui semblent les mieux placés pour arriver au second tour. Aux côtés de la Sénatrice Hélène Conway-Mouret (depuis Paris) et le Professeur Cui Honjian (depuis Beijing), Albrecht Sonntag, professeur à l’EU-Asia Institute de l’ESSCA, a été invité à contribuer son analyse.
Le débat fut une bonne illustration pour la tendance des médias, français et internationaux, de sur-dramatiser les enjeux de cette élection. Et de négliger l’importance des élections législatives, auxquelles aucun des quatre favoris ne peut être certain d’obtenir une majorité stable qui lui permette de gouverner par la suite. Selon Albrecht Sonntag, l’incertitude quant aux résultats des législatives et la probabilité que le nouveau président soit obligé de s’adonner à un exercice de formation de coalition très inhabituel, mettent en relief les incohérences constitutionnelles de la Ve République. Paradoxalement, cette configuration aura pour conséquence, malgré la fixation sur la présidence, de renforcer considérablement le poids et l’influence d’un parlement souvent considéré comme l’un des plus faibles d’Europe occidentale.
Ses efforts de dé-dramatiser le débat ont sans doute été en vain. Les médias ont besoin de drames, de rebondissements, de combats d’égos. Et l’élection présidentielle française en est particulièrement bien lotie. Si c’est une bonne chose pour la démocratie, c’est une autre question.
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Lien vers l’article en anglais sur le site de l’EU-Asia Institute