L’idée d’Europe : Prendre philosophiquement au sérieux le projet politique européen
Paris, Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, coll. « Philosophie appliquée », 2013
Sous la direction de Jean-Marc Ferry, Collectif
L’idée d’Europe, telle qu’elle se forme dans les rêves de paix et d’unité des philosophes du XVIIIe ; l’idée d’Europe venant parachever, au XIXe siècle, la reconnaissance de la diversité des cultures ; infléchie, au XXe siècle, par l’impossibilité d’assumer l’expérience totalitaire, puis par la mise au jour de « l’imposture technocratique » ; l’idée d’Europe, romantique, puis critique, puis économique, et de façon plus incertaine : politique, questionne les peuples, les cultures, les nations, et un au-delà des nations, comme territoires de la démocratie, comme socles identitaires, comme espaces d’exercice des droits de l’homme, comme lieux de l’édification d’une société de bien-être. Entre les logiques fondationnelles de préservation d’un héritage culturel, religieux, rationnel, spirituel, et les logiques processuelles promotrices d’une intégration libre et dynamique entre les peuples, se tiennent les enjeux noués autour du nationalisme, de l’eurocentrisme, ou encore de l’universalisme, ainsi que les divergences sur les finalités de l’Union, tout comme sur les moyens de poursuivre sa construction : s’agit-il de former une communauté politique ou d’assurer l’équivalent non étatique d’un état de droit dans l’espace européen ? Comment stabiliser le lien politique entre les États, les peuples et les citoyens tout en maintenant un authentique pluralisme ? L’idée d’Europe, si elle venait pour finir, comme le souhaitent les auteurs de cet ouvrage, à incliner vers un idéal cosmopolitique, ne pourrait faire l’économie de prendre sa source à l’action concertée des peuples et de leurs représentants, dans l’invention d’une concitoyenneté effective et l’établissement d’institutions démocratiques, pour la constitution d’un véritable espace public transnational.