Cette conférence et le débat qui suit entre Pierre Rosanvallon et Jean-Marc Ferry donne une idée assez complète de la question européenne, telle que Jean-Marc Ferry en comprend la problématique.
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Civilité, Légalité, Publicité : ce sont trois principes, respectivement advenus aux XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles. On peut y voir un legs de l’Europe historique à l’Europe politique. Sous l’égide du principe de Souveraineté, leur mise en cohérence fut réalisée dans l’État de droit démocratique. Ainsi put être gérée la tension entre, d’une part, les exigences de la souveraineté populaire et de l’autonomie civique, pôle du Commun (la volonté politique d’un peuple), et, d’autre part, celles des droits fondamentaux et de la justice politique, pôle de l’Universel (les principes d’une société juste)… Une synthèse délicate dont on demande ce qu’il en advient dans un contexte de globalisation.
La question du sens de la construction européenne s’inscrit dans ce contexte. L’alternative est claire : adaptation économique pure et simple, ou rattrapage, reconquête politique ?
On défend la thèse selon laquelle la réponse politique appropriée à la mondialisation économique, en ce qui concerne l’Union européenne, ne réside pas dans un fédéralisme supranational, mais dans un cosmopolitisme processuel dont la structure de base, à distance des théories contemporaines de ladite « démocratie cosmopolitique », articule, suivant l’inspiration kantienne, « trois niveaux de relations du droit public ».
La conférence a eu lieu le 6 mars 2013 à l’Amphithéâtre Marguerite de Navarre – Marcelin Berthelot au Collège de France.
Pierre Rosanvallon est un historien et sociologue français. Ses travaux portent principalement sur l’histoire de la démocratie, et du modèle politique français, et sur le rôle de l’État et la question de la justice sociale dans les sociétés contemporaines.