Séminaire en partenariat avec le Centre Culturel Franco-Allemand de Nantes

« L’agenda 2010 de Schröder en Allemagne : un modèle pour l’Union Européenne ? »
Jeudi 19 avril 2018 de 17h à 19h
Salle AB au rez-de-chaussée – Maison des sciences de l’Homme Ange Guépin

Intervenant :

• Arnaud LECHEVALIER, maître de conférences en sciences économiques à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
  

Discutant :

• Guillaume DUVAL, éditorialiste à Alternatives Economiques, chroniqueur de l’émission « Entendez-vous l’éco » sur France Culture

Arnaud Lechevalier est maître de Conférences à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chercheur au Laboratoire Interdisciplinaire pour la Sociologie Economique (CNRS-CNAM, Paris) et chercheur associé au Centre Marc Bloch (Centre franco-allemand de recherches en sciences sociales de l’Université Humboldt de Berlin). Ses travaux portent sur la comparaison des politiques publiques dans le domaine de l’emploi et de la protection sociale en France et en Allemagne, où il a enseigné plusieurs années à l’Université Européenne de la Viadrina, et sur les enjeux économiques et sociaux de l’intégration européenne. Il a notamment publié avec Wielghos J., Social Europe: the dead end. What the eurocrisis is doing to Europe’s social dimension, Copenhagen: Djof Publishing, coll. Studies in European Cooperation, 2015 ; “Why and How has German Ordoliberalism become a French Issue? Some Aspects about Ordoliberal Thoughts we can learn from the French Reception”, in Joseph Hien & Christian Joerges (eds), Ordoliberalism, Law and the Rule of Economics, Oxford: Hart Publishing, 2017, p.23-48 ; « La grande transformation de l’Allemagne réunifiée dans le contexte européen », L’économie politique, n°60, trimestriel-octobre 2013, p.17-34.

Résumé de l’intervention :
« L’ intervention se propose d’analyser ce qui a été qualifié de « miracle de l’emploi » en Allemagne au cours des quinze dernières années et de trouver des explications aux performances macroéconomiques de l’économie allemande depuis 2009. Il existe un large intérêt intellectuel et politique à l’explication de ces évolutions données en modèle aux autres pays de la zone euro.
Le cas allemand offre en effet une matière particulièrement stimulante pour développer une compréhension fine des enjeux, intérêts et identités associées aux transformations économiques en Europe. Après un panorama des évolutions du marché du travail en Allemagne au cours des deux dernières décennies,  on discutera la thèse, particulièrement répandue outre-Rhin, selon laquelle ce sont les réformes Hartz du marché du travail et de l’Etat social, mises en œuvre avant la crise (entre 2002 et 2005), qui ont été le moteur de la croissance et de l’emploi. On passera en revue un ensemble de facteurs alternatifs complémentaires concernant la situation macroéconomique favorable de l’économie allemande, la flexibilisation des mécanismes de détermination des salaires et des accords de branche, le rôle du chômage partiel et des comptes épargne-temps dans le cours de la récession de 2009, la diffusion des emploi atypiques et précaires et, last but not least, la diffusion de l’emploi féminin à temps partiel dans les services ouvrant la voie vers une explication théorique plus générale en termes d’évolution du régime d’emploi « genré » à l’articulation des conditions d’insertion des femmes sur le marché du travail, des politiques publiques (emploi et famille) et des normes sociales familiales prédominantes. »

Le séminaire est organisé par la Chaire de Philosophie de l’Europe. Il sera enregistré et filmé par la Maison des Sciences de l’Homme Ange Guépin et rediffusé sur Euradionantes.