Jeudi 12 avril 2018, 16h00 – 18h30
Lieu: Amphithéâtre Germaine Tillion, Université d’Angers
Intervenant: Jean-Christophe Barbato, Laboratoire Droit et Changement Social (DCS), Université de Nantes
Résumé:
« Si c’était à refaire, je commencerai par la culture » aurait dit Jean Monnet. Il y a là l’écho d’un regret, celui d’une Europe qui s’est principalement fondée sur des réalisations techniques et économiques. La culture apparaît en effet historiquement comme un parent pauvre. Cette situation est d’autant plus difficile à comprendre qu’avec les promesses de paix et de prospérité, l’existence d’un héritage culturel commun constitue l’une des raisons justifiant le projet européen. Si elle a dans premier temps été discrète et réduite, l’action culturelle européenne n’a cependant jamais été inexistante et s’est affirmée au fil du temps. L’Union européenne a développé un ensemble d’instruments originaux qui répondent à sa spécificité, celle d’une union d’Etats souverains et qui a pour devise l’unité dans la diversité. Face à la défiance parfois suscitée par l’Union, cette politique culturelle relève de la nécessité. Comme l’a écrit Jacques Derrida: « il n’est pas d’ambition politique qui ne soit précédée d’une conquête des esprits : c’est à la culture qu’il revient d’imposer le sentiment d’une unité, d’une solidarité européenne » Cette conférence, organisée dans le cadre de la Chaire Jean Monnet Droit et politique de la culture de l’Union européenne, vise à présenter dans une perspective à la fois analytique et critique l’évolution de la place accordée à la culture dans la construction européenne, les moyens mis en œuvre par les institutions et les axes de leur politique. Comment tout en valorisant simultanément le patrimoine commun et la diversité, l’on s’efforce de bâtir une Europe de la culture et l’Europe par la culture.
Cette conférence est organisée dans le cadre de la Chaire Jean Monnet, Droit et Politique de la culture