Appel à communications « Penser les frontières, passer les frontières » – 14/12/2018

Le CENS organise, en collaboration avec l’AISLF, un colloque international qui se tiendra à Nantes du 12 au 14 décembre 2019. L’appel s’adresse aux enseignants-chercheurs, aux chercheurs et aux doctorants.

Le colloque international « Penser les frontières, passer les frontières », entend s’intéresser aux frontières tout à la fois dans l’acception usuelle de limite qui, naturellement, détermine l’étendue d’un territoire ou qui, par convention, sépare deux États et fait obstacle aux déplacements des personnes mais aussi dans l’acception figurée courante dans les sciences sociales de limite ou point de séparation entre deux groupes différents et/ou opposés (classes sociales, professions, groupes sexués, groupes ethniques, …) ou encore entre deux espaces différents et/ou opposés (famille et marché, privé et public, travail et loisir, savant et profane, pur et impur…).

Le colloque invite à considérer que non seulement les humains mais aussi les non-humains (plantes, animaux, virus…), les idées et les objets se déplacent, franchissent des frontières et suscitent des entreprises et des pratiques de surveillance, d’hospitalité ou au contraire de containment et de rejet. Il invite aussi, contre tous les fantasmes de mobilité généralisée, à mettre au jour la sélectivité sociale du franchissement des frontières, que celles-ci soient matérielles, juridiques ou symboliques.

Ce colloque s’adresse donc aux spécialistes des migrations et des politiques migratoires mais aussi, plus largement, à tou·te·s les chercheur·se·s et doctorant-e-s en sciences sociales que la notion de « frontière » intéresse, y compris dans ses acceptions figurées. Loin de considérer ces frontières comme déjà-là et éternelles, le colloque invite à explorer leur genèse mais aussi leurs recompositions (des frontières fixes aux frontières mouvantes et délocalisées, des frontières visibles aux frontières invisibles), et à mettre au jour les conditions sociales de leur porosité ou de leur fermeture. Il s’agit également de s’intéresser à la dynamique des frontières, aux « choses » que les frontières définissent (des catégories, des entités, des territoires, des États), plutôt qu’aux frontières entre des choses préétablies.

Dans cette perspective, les frontières seront envisagées comme des constructions sociales et saisies à travers la diversité des institutions, des objets et des acteurs qui les font exister : des scientifiques jusqu’aux migrants, des fonctionnaires jusqu’aux passeurs sans oublier ceux qui font profession ou commerce de leur contrôle, de leur surveillance, de leur franchissement, de leur abolition ou de la négociation quotidienne de leur sens. Les cartes, papiers d’identité, planches anatomiques, certification, normes, bases de données, classifications, concours et toutes autres formes matérielles et immatérielles sans lesquelles les frontières ne sauraient exister feront aussi l’objet d’une attention privilégiée. Les approches pourront se centrer sur les effets biographiques de ces « traversées des frontières », sur les ruptures et/ou continuités qu’elles peuvent induire en termes d’appartenances.

Ce colloque sera ainsi l’occasion de s’intéresser à la variété des acteurs sociaux qui gravitent autour des frontières que celles-ci soient physiques ou métaphoriques, matérialisées ou non par des dispositifs de contrôle : celles et ceux qui les produisent ou les définissent et en fixent le droit d’entrée, celles et ceux qui en contrôlent ou en ouvrent le passage, mais aussi celles et ceux qui, étrangers, transfuges ou encore parias, les traversent, les transgressent ou s’y trouvent bloqués ; celles et ceux encore qui y vivent ou qui en vivent ; celles et ceux enfin qui les étudient, les pensent, les catégorisent. Ainsi abordé, le thème des frontières se révèle ouvert à de multiples contributions présentant des recherches empiriques portant sur diverses époques et contextes nationaux comme sur divers groupes (nationaux, sociaux, professionnels, ethniques, sexués, etc.). Le colloque peut aussi être l’occasion de réflexions plus épistémologiques ou théoriques sur la notion même de frontière et ses apparentées, leurs usages savants et politiques ou encore des réflexions sur les frontières disciplinaires et leur franchissement.

La thématique générale des frontières pourra être abordée suivant six sous-axes :

  1. Frontières terrestres, géographiques, nationales
  2. Frontières du social
  3. Entre public et privé
  4. Frontières professionnelles
  5. Frontières disciplinaires et méthodologiques
  6. Frontières de l’humain

 

Organisateurs

CENS

Centre nantais de sociologie, FRE 3706 CNRS (UN)

Le CENS est depuis 2004 le seul laboratoire au sein de l’UFR de sociologie de l’Université de Nantes. Il est également le seul laboratoire de sociologie implanté sur le territoire de l’Académie de Nantes et sur celui des Pays de Loire. Il attire à lui des enseignants-chercheurs d’autres institutions que l’UFR de sociologie : UFR STAPS, Université catholique d’Angers, Ecole des mines, IUT et ESPE de Nantes ; il regroupe aujourd’hui plus d’une centaine d’EC et de doctorants : 7 professeurs (dont 1 émérite), 29 MCF (dont 5 HDR), 34 doctorants, 40 chercheurs associés ou jeunes docteurs.

http://www.cens.univ-nantes.fr/

Nantes Université

Etablissement public d’enseignement supérieur et de recherche innovant créé en janvier 2022, cette institution regroupe la faculté, le centre hospitalier universitaire (CHU de Nantes), l’institut de recherche technologique (IRT Jules Verne), les grandes écoles Nantaises (Centrale, l’Ecole des Beaux-Arts et l’Ecole d’Architecture) ainsi que l’organisme national de recherche (Inserm). Réunir ces institutions sous la tutelle de Nantes Université permet de développer conjointement les lignes directrices de la recherche universitaire nantaise.

Nantes Université est porteuse du Centre d’excellence Jean Monnet UniPaix, qui rassemble des enseignants-chercheurs issus des pôles Humanités et Sociétés.

http://www.univ-nantes.fr