Cette journée d’études pluridisciplinaire organisée à l’Université du Maine par le 3L.AM dans le cadre du projet AMICAE° a pour objectif d’envisager l’imaginaire de la frontière, la manière dont les artistes s’emparent de cette figure comme moteur du récit littéraire, de la création artistique ou filmique. On pourra étudier à travers leurs œuvres les destins des individus dont le quotidien est limité ou rythmé par des frontières, perçues à la fois comme chemins vers la liberté et obstacles à franchir.
Coordination scientifique : Eliane Elmaleh (Université du Maine) et Delphine Letort (Université du Maine)
Présentation :
Lorsque, un peu plus de vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin, l’Europe redécouvre les murs et les érige de la Bulgarie à la Manche pour bloquer réfugiés et migrants, les frontières limitent la liberté de mouvement tout en stimulant la peur de l’Autre qu’elles placent à distance. Lieux de contestation entre les pouvoirs qui souhaitent redessiner le contour de leur territoire, symbole de la suprématie nationale, les frontières sont aussi des espaces poreux qui favorisent l’hybridité culturelle.
Les arts évoquent cet espace liminal de différentes manières. Les écrivains de l’ère postcoloniale envisagent un monde sans frontières où les hommes pourraient voyager librement d’un continent à l’autre. Les artistes s’approprient cet espace par le graffiti et invitent à penser l’espace au-delà du mur qui sépare les individus. Le cinéma et la littérature montrent que la frontière a un impact sur les récits de vie des riverains dont elle détermine les mouvements géographiques. Les frontières nourrissent aussi un art spécifique à celui de l’entre-deux, espace hybride par excellence où s’entremêlent les influences. En discutant la notion de frontière, cette journée d’étude pourra interroger la création artistique contemporaine dans sa relation aux systèmes qui structurent et organisent nos sociétés car elle donne souvent à voir des propos artistiques engagés, parfois partisans ou militants ; elle peut également susciter une réflexion citoyenne.
Cette manifestation est organisée dans le cadre du workpackage 3 « Transmission de l’art et production artistique » du projet interdisciplinaire AMICAE° (Analyse des Médiations Innovantes de la Culture et de l’Art pour une Europe Ouverte).
Programme :
9h00 – Ouverture
9h30 Le blanc : une bordure sans limite(s). Le cycle « Arbeiten zu Prosa von Ingeborg Bachmann » de Christa Bak-Stalter.
Alice Hattenville
10h00 La carte est le territoire: écriture de l’espace frontalier dans Infinite Jest (David Foster Wallace, 1996)
Lucille Hagège (Université Paris-Sorbonne)
10h30 Frontières et (im)mobilités dans Hope and Other Dangerous Pursuits de Laila Lalami
Rim Makni-Bejar (Université Paris-Est Créteil)
11h00 Récits de science-fiction écrits à Tijuana au XXIe siècle
Anais Fabriol (Université de Rennes 2, ERIMIT)
11h30 Vernissage de l’exposition « Les Frontières : vécus et représentations d’étudiants du Dispositif Universitaire d’Accueil et d’Accompagnement des Réfugiés (DUAAR) de l’Université du Mans » coordonnée par Marie-Laure Mallet-Melchior (artiste) avec la coopération du département Didactique des Langues, du Centre de Ressources en Langues et de l’Association FAmille, LAngues, Culture (AFALAC).
12h30 – Déjeuner
14h00 La représentation des frontières dans les pan european design competitions croates de 2002 et 2005. Lignes de partages ou traits d’unions ?
Olivier Menard (Université de Nantes)
14h30 La frontière comme espace d’engagement : le cas de l’art sur le frontière États-Unis/Mexique.
Clément Grouzard (Université du Maine, 3L.AM)
15h00 La frontière invisible : Poétique et politique du saut-du-loup dans le jardin anglais du dix-huitième siècle.
Sophie Soccard (Université du Maine, 3L.AM)
15h30 La « question nationale » nigériane chez Chimamanda Ngozi Adichie et Chinelo Okparanta
Cédric Courtois (Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
16h00 Ligne de Contrôle : Frontières sans Pays
Pascal Zinck (Université Paris 13, USPC & Pléïade)